Un roman, c’est un peu comme un film, cela se décompose en une multitude de petites scènes, qui mises bout à bout racontent une histoire. Bon, jusque-là, j’imagine que je ne vous apprends rien. Sauf que, parfois, la mayonnaise ne prend pas. On raconte bel et bien l’histoire, les scènes s’enchaînent, mais rien ne se passe. Et à la relecture, c’est bien simple, vous trouvez ça nul. Aïe, ça pique un peu, non ? Pour éviter cela, voici quelques conseils. Comment écrire une bonne scène de roman ? Venez, on va regarder cela d’un peu plus près.

Une scène de roman s’appuie sur une partition

Lorsque vous écrivez un roman, vous dessinez d’abord les grands traits de votre histoire. Vous posez les fondations, vous développez les choses, vous amenez de la matière. Vous choisissez une structure narrative adaptée. Bref, vous faites votre travail de création.

Et une fois que vous avez une bonne grosse histoire à raconter, vous la découpez.

Ce découpage donne lieu à des chapitres, qui peuvent eux-mêmes se décomposer en scènes.

Évidemment, chaque chapitre devra être un petit chef d’œuvre à lui tout seul. Mais il ne faut pas oublier qu’il s’inscrira également dans une partition plus vaste que VOUS avez déterminée.

Votre scène de roman entrera donc en résonnance avec le roman lui-même. Elle viendra s’inscrire dans une structure narrative précise. Elle s’appuiera sur des éléments qui auront déjà été posés dans les chapitres précédents. Et elle posera elle-même des éléments qui amèneront vers la suite de l’histoire.

Une scène de roman n’est donc jamais le fruit du hasard, elle contribue à construire quelque chose de plus grand qu’elle.

Ça, c’est la théorie. Prenons maintenant notre loupe pour voir comment écrire une bonne scène, en pratique.

Les ingrédients pour écrire une bonne scène de roman

Une bonne scène doit être utile au roman.

Vous allez me dire « Ok, Cécile, c’est super ça, comme information. Mais qu’est-ce que ça veut dire concrètement être utile au roman ? ».

Ça veut dire que votre scène devra faire au moins l’une des choses suivantes (et parfois plusieurs de ces choses en même temps) :

– Faire avancer l’intrigue.

– Aider à caractériser un personnage.

– Construire l’univers du roman.

– Contribuer à l’enjeu de l’histoire.

– Faire vivre une émotion précise au lecteur.

– Etc.

Si vous n’avez aucun idée de ce qu’est une intrigue, de la façon de structurer votre roman ou de comment déterminer l’enjeu de votre histoire, je vous invite à suivre la masterclass « De l’idée au plan détaillé », qui vous montre pas à pas comment poser les fondations de votre roman (ce qui est juste ESSENTIEL).

Les questions à se poser avant d’écrire votre scène

Votre rôle d’écrivain va donc être de prendre votre lecteur par la main, de le plonger (ou de prolonger) dans une ambiance choisie par vous, et de l’emmener dans la direction qui vous arrange.

Quitte parfois à l’envoyer sciemment sur une fausse piste et à vous amuser un peu avec lui, parce que ça vous permettra de mieux le surprendre plus tard (et donc de mieux lui raconter votre histoire).

C’est souvent face à cette responsabilité que vous vous sentez perdu(e), et que l’écriture bloque.

Voici donc une liste de questions que vous pouvez vous poser, avant de commencer à écrire votre scène :

• À quel moment de l’histoire je me situe ?
• Qui doit figurer dans cette scène ?
• Où la scène va se dérouler ?
• Quel impact ce lieu va-t-il avoir sur la scène ?
• Quelles émotions vont être à l’œuvre chez mon personnage ?
• Y aura-t-il une progression dans ces émotions ?
• Où je veux emmener mon lecteur ?
• Qu’est-ce que je veux faire ressentir à mon lecteur ?
• Quelle(s) information(s) supplémentaire(s) je vais donner au lecteur ?
• Vais-je semer le doute dans son esprit ou lui apporter un éclairage ?
• Dois-je amorcer le chapitre suivant ?
• Dois-je amener du suspense ?
• Comment doit se terminer cette scène ?

Avec cela, vous devriez déjà y voir plus clair, et savoir pourquoi et de quelle façon vous allez écrire cette scène de votre roman.

Sachez qu’il existe par ailleurs des techniques narratives pour donner du relief à une scène. Si celles-ci vous intéressent, sachez que je les présente en détail dans la Masterclass 2 « Écrire son roman ».