2 techniques pour réussir les premières pages d’un roman
Le sort d’un roman ou d’un manuscrit se joue bien souvent sur ses premières pages. Cela vous semble trop tranché ? Rappelez-vous la dernière fois que vous avez choisi un roman en librairie. Vous avez sans doute pris un livre un peu au hasard, lu sa quatrième de couverture et ensuite parcouru les premières pages de ce roman pour vous aider à décider si, oui ou non, vous alliez l’acheter. CQFD. Tous les livres que vous avez reposés sur la pile peuvent en témoigner. Comment réussir les premières pages d’un roman et harponner un lecteur (ou un éditeur) ? Voici quelques techniques imparables.
L’importance des premières pages d’un roman
Ce qui se joue dans les premières pages de votre roman, c’est un peu la même chose que lors d’une rencontre avec un inconnu : on doit sentir qu’il va se passer quelque chose d’intéressant.
Lorsqu’un lecteur parcourt vos premières pages, il doit sentir plusieurs choses :
– Que votre histoire va l’embarquer.
– Qu’elle va être racontée d’une façon intéressante (voire palpitante).
– Qu’il va ressentir des émotions (de la peur, de la joie, de la nostalgie, etc.).
Lire un roman, c’est consacrer plusieurs heures ou plusieurs jours de sa vie à une expérience. Votre lecteur doit sentir d’emblée qu’il ne va pas perdre ce temps précieux, et que ça en vaudra la peine.
Technique n°1 : miser sur un style percutant
La première chose que vous pouvez utiliser pour retenir l’attention d’un lecteur dès les premières pages de votre roman, c’est votre style.
Vous l’avez sans doute déjà vécu, ce moment un peu magique où l’on entre dans un roman et que dès les premières lignes, on est harponné.
Les premiers mots nous ont cueillis. Ils vous ont mis un uppercut littéraire.
Il est fort possible que ça soit grâce au style de l’écrivain, et à un incipit particulièrement réussi.
Ici, peu importe l’histoire (ou presque), on sait que l’expérience va être au rendez-vous.
Rassurez-vous, si vous avez un style bien à vous (ça, c’est essentiel), mais qu’il vous semble loin d’être percutant, il existe d’autres leviers que vous pourrez actionner.
Technique n°2 : jouer sur la structure narrative
Ici, il s’agira toujours de jouer sur la façon de présenter votre histoire au lecteur. Mais au lieu de s’appuyer sur les mots employés, on misera sur les éléments narratifs que l’on va distiller de façon stratégique.
Objectif : faire comprendre au lecteur que l’histoire qu’il s’apprête à lire lui réserve bien des surprises.
Exemple n°1 : distiller des petits indices
On croit souvent que les petits indices et les éventuelles fausses pistes sont l’apanage des romans policiers ou à suspense. En réalité, quel que soit le genre de votre roman, vous pouvez vous amuser au petit jeu des indices savamment distillés.
Par exemple : « Leur couple faisait envie dans le village. Tous rêvaient de leur ressembler. Quelques-uns les jalousaient. Si seulement ils avaient su ce que la suite leur réservait… ».
Avec cette dernière petite phrase, le lecteur va être intrigué et voudra connaître le sort qui sera réservé à ce couple parfait que l’on vient de lui présenter.
Vous voyez ? Ça n’a l’air de rien, mais ça change tout !
C’est une technique qui fonctionne très bien dans les romans jeunesse, et que j’ai utilisée dans Les Enfants terribles de Bonaventure (avec succès, d’après les retours de mes jeunes lecteurs !).
Pour aller plus loin : 5 Astuces de scénaristes pour structurer une histoire
Exemple n°2 : révéler la fin dès le début
Là, on sort l’artillerie lourde, et on révèle la fin dès le début. Carrément.
Cette technique s’appelle la prolepse.
Cela consiste à créer un premier chapitre (ou scène) dans lequel vous révélerez la situation finale (par exemple : la déchéance de votre héros). Puis à utiliser tout le roman pour raconter comment on en est arrivé là.
Oui, oui, vous pouvez dévoiler la fin de votre roman dès le premier chapitre, sans forcément atomiser le suspense de votre histoire.
Cette technique fait souvent peur aux apprentis écrivains, car elle demande une certaine maîtrise (et d’avoir bien travaillé la phase préparatoire de leur roman). Mais elle peut être très intéressante.
Attention, cependant, elle loin d’être adaptée à toutes les histoires. Elle doit donc être utilisée avec modération.
Réussir les premières pages de son roman passe par une bonne préparation
Ok, cela arrive parfois que l’inspiration soit là et que vous écriviez sans vous en rendre compte des premières pages particulièrement réussies, auxquelles vous ne corrigerez aucune virgule.
Mais soyons honnêtes, si de nombreux écrivains galèrent pendant des jours sur ces fameuses premières pages, il serait étonnant que vous y échappiez.
Pour vous faciliter la tâche, mon conseil serait de ne pas négliger la phase préparatoire de votre roman si vous souhaitez jouer sur votre structure narrative, et d’affiner votre écriture si vous envisagez de tout miser sur votre style.
Pour aller plus loin : en savoir plus sur mes masterclass d’écriture.
2 commentaires
Oline
Merci Cécile pour votre aide à ce sujet. Je n’avais vraiment pas pensé à ces techniques mais elles sont tous de même géniales. Merci encore pour tous vos conseils et astuces.
Mederic Vildebrand
Merci pour vos bons conseils. ça passe en ce qui me concerne directement du producteur au consommateur – pour améliorer mon petit libre en gestation!