L’épiphore, qu’est-ce que c’est ? Exemple

Dans la famille des figures de style de la répétition, je voudrais… l’épiphore. Aïe ! Beaucoup moins connue que sa symétrique grande soeur, l’anaphore, cette figure de style est pourtant tout aussi intéressante pour pimenter votre écriture. Rassurez-vous, je ne vais pas vous laisser en plan. Dans cet article, nous allons nous intéresser de plus près à l’épiphore. Qu’est-ce que c’est ? À quoi ça ressemble ? Et surtout comment l’utiliser de manière intéressante dans vos écrits ? Entrons tout de suite dans le vif du sujet.

 

L’épiphore, définition

L’épiphore vient du grec epi (en plus) et pherein (porter, répéter, ajouter). Cette figure de style est souvent présentée comme l’opposée (ou la petite soeur) de l’anaphore, car elle consiste à répéter un mot ou un groupe de mots (aussi appelé syntagme) à la fin de plusieurs phrases, ou vers, ou groupes de phrases.

Cette figure de style appartient donc à la catégorie des répétitions.

En poésie, elle pourra être nommée épistrophe.

 

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Comment fonctionnent les épiphores ?

Eh bien, c’est très simple :

– Soit vous avez une succession de phrases, qui se terminent toutes par le ou les mêmes mots.

– Soit vous avez une succession de paragraphes, qui se terminent tous (ou presque) de la même façon.

 

Petite précision : on considère qu’il faut avoir 3 répétitions de mot ou groupe de mots pour avoir une épiphore dans un texte.

 

Attention à ne pas la confondre avec l’antépiphore, qui consiste en la répétition du même groupe de mots (ou du même vers) au début ET à la fin d’un paragraphe (ou, en poésie, d’une strophe).

 

À quoi sert l’épiphore ?

Je ne vous apprendrai sans doute pas grand-chose en vous disant que l’épiphore est utilisée dans de nombreux domaines : en littérature bien sûr, mais également en chanson, en rhétorique, en politique, en publicité, etc. Oui, là encore, elle partage cette caractéristique avec l’anaphore (logique).

 

Voici les différents effets de l’épiphore :

– Rythmer vos phrases ou paragraphes.

– Créer une symétrie (et donc un effet d’attente).

– Ajouter de la musicalité.

– Faire monter le récit en intensité.

– Ajouter un effet incantatoire.

– souligner un élément crucial du récit.

– Renforcer une émotion.

– Préparer le terrain pour une révélation, un effet de surprise ou une chute.

– Créer une attente chez le lecteur, une fois qu’il aura repéré ce procédé stylistique dans votre texte.

 

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Un exemple d’épiphore

Les épiphores sont plus rares que les anaphores. Et il me tenait à cœur de vous trouver un exemple qui ne vienne pas de la poésie ou de la chanson (car ça serait trop facile, et peu représentatif de ce que vous pourriez faire dans le domaine du roman).

Mais rassurez-vous, parmi les exemples d’épiphores célèbres, je vous en ai trouvé une d’anthologie, qui vous aidera à comprendre à quel point ce procédé littéraire peut être puissant.

Il s’agit d’un extrait des Liaisons dangereuses, de Choderlos de Laclos. C’est un passage extrêmement marquant de ce roman épistolaire, et la litanie créée par l’épiphore est juste incroyable d’intensité.

 

Exemple d'épiphore

 

On peut dire que ça claque, non ?

 

À vous de jouer !

J’ai bien envie de vous lancer un petit défi, en forme d’atelier d’écriture. Et si vous aussi, vous écriviez des épiphores ?

Voici deux supports sur lesquels vous pouvez vous appuyer pour insérer une épiphore dans votre texte. Et surtout, rappelez-vous : pour avoir une épiphore, vous devrez avoir 3 occurrences, soit en fin de phrase, soit en fin de paragraphe.

 

L'épiphoreExercice d’écriture n°1

Rédigez un passage introspectif où un personnage fait le bilan de sa vie (le texte devra être écrit à la 3ème personne). Et composez une épiphore avec le groupe de mots suivant : « et pourtant, elle l’a fait ».

 

Exercice d’écriture n°2

Imaginez un monologue intérieur dans lequel un personnage, plutôt en colère, se demanderait des comptes à lui-même. Essayez d’y insérer l’épiphore « vrai ou pas vrai ? ».

Et tentez de terminer votre texte avec une chute bien sentie. Par exemple : « Tout était vrai, le comble pour un homme qui avait passé sa vie à mentir ».

 

Bien sûr, si le cœur vous en dit, vous pouvez nous partager vos textes en commentaire. Allez hop ! Sortez-moi vos plus belles épiphores !

 

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