Registres de langue

Registres de langue, comment les utiliser ?

Lorsqu’il va s’agir de choisir la langue de vos personnages, ou la langue de votre roman, vous allez devoir poser un choix. Vous allez, en effet, vous retrouver face à différents registres de langue. C’est-à-dire différentes façons de faire parler votre narrateur et vos personnages. Ce choix va avoir une grande influence sur la façon dont votre lecteur va percevoir votre texte et surtout vos personnages. Du registre populaire au registre soutenu, il y a une palette de niveaux de langue dans lesquels puiser. Voyons un peu cela…

 

Les registres de langue, qu’est-ce que c’est ?

Lorsque l’on entend parler une personne dans la vraie vie, cela nous donne un certain nombre d’informations sur elle.

Si la personne emploie beaucoup de gros mots et parle fort, on la trouvera vulgaire. Si elle a un vocabulaire recherché, on imaginera qu’elle vient d’un milieu aisé ou avancé en études.

Cette façon de parler, dans un roman, c’est ce qu’on appelle le registre de langue.

 

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Registres de langue : les bases

On distinguera plusieurs registres de langue du plus soutenu au plus trivial :

  • Littéraire : je ressens un besoin impérieux de me restaurer
  • Soutenu : mon appétit est aiguisé
  • Courant : j’ai faim
  • Familier : il se fait faim
  • Argotique ou populaire : j’ai la dalle
  • Trivial ou vulgaire : putain, je crève la dalle !

 

Maintenant que les présentations sont faites, nous allons regarder les choses un peu plus précisément.

 

Le registre vulgaire

Avec le registre vulgaire, on utilise des termes crus, des mots qui font rougir, à connotation sexuelle, ou volontairement insultants.

C’est le genre de langage, qui est condamné par les bonnes mœurs.

Il fera passer votre personnage pour quelqu’un de vulgaire et de peu fréquentable. Il peut traduire un certain manque d’éducation (mais pas forcément, car une personne éduquée peut être particulièrement vulgaire).

 

Le registre argotique ou populaire

C’est le langage de la rue. Il peut être fleuri et imagé. Il se moque de choquer.

Disons que le registre argotique traduira la façon de parler d’un groupe ou d’une classe sociale qui dispose d’une culture spécifique. Il sera plutôt utilisé par les jeunes et vieillira mal dans un livre.

L’argot évolue avec son époque. Et les mots et expressions argotiques des années ’70 semblent maintenant appartenir à une autre époque.

Exemple : la lose qui devient le seum. Moche devient cheum. Et tous ces mots que l’on utilise en croyant être encore jeune, et dont nos enfants nous apprennent qu’ils font de nous des vieux.

 

À noter :

Pour passer du registre populaire au registre vulgaire, il suffit parfois d’un seul mot :

  • Tu me casses les bonbons > populaire
  • Tu me casses les couilles > Vulgaire

 

Le registre familier

Le registre familier est utilisé entre proches ou dans une communauté où l’on peut se passer de formalisme. Il est souvent utilisé dans des circonstances où aucun lien hiérarchique ne lie les personnes entre elles.

Il se rapproche du langage oral :

  • « t’sais » à la place de « tu sais »,
  • « on » à la place de « nous »,
  • « Ça » à la place de « cela ».

On y trouvera des raccourcis comme « bon ap’ » pour « bon appétit » ou des interjections comme « eh ! » et autres « bah », « ben », « ouais », « bof », etc.

Les négations seront parfois omises : « je sais pas » au lieu de « je ne sais pas ».

 

Le registre courant

C’est le langage que l’on emploie dans le cadre de son travail, avec des personnes que l’on ne connaît pas, chez le médecin ou le notaire. Bref, lorsque l’on fait attention à ce que l’on dit pour que l’on est une bonne opinion de nous, sans passer pour ce que l’on n’est pas.

Le registre courant sera neutre et plutôt impersonnel. Sans interjection ni abréviation.

Pour autant le vocabulaire y sera simple et les phrases intelligibles du plus grand nombre.

 

Le registre soutenu

Il s’agit d’un registre plus écrit (même s’il peut être employé à l’oral par des personnes dont on voudrait traduire le degré d’instruction ou de noblesse).

Dans le registre soutenu, les phrases seront plus longues, le lexique plus étendu et plus complexe, la syntaxe plus élaborée.

 

Le registre littéraire

Avec le registre littéraire, on parle dans une langue qui semble venue du 19ème siècle. Le vocabulaire est très soutenu, presque trop pour une utilisation contemporaine.

On dira « se sustenter » plutôt que « manger ». On emploiera des temps qui ne s’emploient plus (des plus que parfait, futurs antérieurs, etc.).

C’est évidemment un registre à manier avec 1000 précautions, car on attendra de vous que vous maîtrisiez la langue à la perfection.

 

À noter : vous remarquerez que plus on monte en registre, plus on habille les choses (le vulgaire sera très lié au corps, à la sexualité, à l’impudeur et le soutenu sera plus pudique, moins direct, il y aura plus de couches pour recouvrir les choses).

 

Utiliser les registres de langue dans un roman

registres de langueIl est évident qu’un registre de langue permettra de donner une première strate d’informations sur une personne. Et donc sur un personnage.

Il vous aidera à construire vos personnages et incarner vos dialogues. Il pourra également habiter l’intégralité de votre roman, si vous décidez d’attribuer un registre de langue particulier à votre narrateur.

C’est la raison pour laquelle on conseille d’indiquer ce paramètre dès les fiches personnages.

Attention : si vous choisissez un registre de langue très marqué pour votre personnage ou votre narrateur, celui-ci devra s’appliquer tout au long du roman, et particulièrement lors de ses prises de parole.

L’idée étant que le lecteur identifie que c’est le personnage concerné qui parle avant même d’arriver au verbe d’incise et de voir son prénom. Parfois même, cela vous éviterez de devoir recourir au verbe d’incise.

 

Pour aller plus loin

Les registres de langue sont une première strate sur laquelle vous pouvez agir pour donner de l’épaisseur à vos personnages. Mais pour renforcer leur vraisemblance, on peut aller encore plus loin et utiliser un outil très puissant : il s’agit des lexiques.

En conjuguant registres de langue et lexiques, vous serez certain(e) que vos personnages s’exprimeront avec une voix qui leur sera vraiment personnelle.

 

Pour aller plus loin : suivez la Masterclass « Écrire son roman« .

 

 

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