Être publié | Comment dépasser le syndrome du pourquoi eux et pas moi ?
Avertissement : cet article contient une certaine dose de mauvaise foi (on ne pourra pas me reprocher de ne pas avoir prévenu).
Ça vous est déjà arrivé de voir arriver la rentrée littéraire et de crever de jalousie en découvrant tous ces primo-romanciers sur les tables des librairies (avec un joli bandeau « premier roman », en prime) ? Je vais vous avouer un truc : moi, ça m’est arrivé. Oui, soyons honnêtes : lorsque l’on a donné le meilleur de soi-même dans un projet de roman, et que l’on attend fébrilement une réponse d’éditeur qui ne vient pas, on peut devenir un peu envieux (il est possible que cette phrase contienne un euphémisme, saurez-vous le retrouver ?) du sort de celui qui a réussi, lui, à être publié. On peut même avoir quelques pulsions un peu violentes quand on les entend dire qu’il leur a suffi d’envoyer leur manuscrit par la Poste pour être rappelés quelques jours plus tard par une éditrice qui les suppliait à genoux de signer un contrat d’édition chez elle (ok, peut-être que j’exagère un peu…).
J’appelle ce phénomène « le syndrome du pourquoi eux et pas moi ? ». Pourquoi, eux, ils ont réussi à être publiés et pas moi ? Pourquoi, eux, une éditrice les appelle et pas moi ? Et voilà que ça tourne en boucle dans votre tête. Ça vous parle ? Ouais, j’m’en doutais ! Soyons clairs, je ne crois pas que l’on puisse y échapper. Par contre… je pense (non, en fait, je sais) que l’on peut s’en servir pour retrouver la niaque dont on a cruellement besoin dans ces moments-là. Je vous explique ?
Étape n° 1 – Accepter d’être jaloux de ceux qui ont réussi à être publiés
Je fais partie de ceux qui pensent que les émotions ne doivent pas être refoulées. Votre jalousie est là. Ok, ne la laissez pas prendre le lead, mais écoutez tout de même ce qu’elle a à vous dire.
Etre jaloux des autres écrivains, c’est avant tout rêver d’avoir le même destin littéraire.
Ce que cette jalousie vous dit, c’est que vous aussi vous aimeriez avoir eu le courage (ou le temps) d’aller au bout de votre projet. Ce que ça vous dit c’est que vous aussi, vous aimeriez sauter le pas et envoyer votre manuscrit terminé à une maison d’édition.
Au fond, ce que cette jalousie vous renvoie, c’est ce que vous n’avez pas (pas encore) mais que d’autres ont déjà obtenu (et ont peut-être mérité. Oui, bon…).
Mon conseil si vous vous surprenez à avoir envie de balancer un pavé dans votre poste lorsque vous regardez le replay de La Grande Librairie consacré au dernier primo-romancer à la mode : donnez-vous un laps de temps bien déterminé pour vous autoriser à ressentir ce que vous ressentez. Sans culpabilité. Et même, avec une certaine honnêteté vis-à-vis de vous-même.
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Étape n° 2 – Détourner l’énergie négative pour créer quelque chose de positif
Ok, vous avez pris le temps de fulminer dans votre coin et de ressasser votre triste condition d’apprenti auteur qui trime avec des journées de 8 heures et qui voudrait bien, lui aussi, avoir plus de temps pour écrire un livre. La sauce a bien pris.
Prenez conscience de la masse d’énergie colossale que cette jalousie mobilise. C’est un peu comme la colère. De l’énergie en barre qui vient soudainement d’envahir votre corps.
C’est là que vous allez être plus malin que les autres : vous allez utiliser cette énergie.
Là, tout de suite. On en profite tant que c’est chaud. Alors, on éteint la télé (et tant pis pour François Busnel qui s’extasie devant le talent incroyable de je ne sais quelle éminence littéraire). Oui, on referme Le Monde des livres. Et on garde en nous cette boule d’énergie dont on va se servir pour écrire un livre (condition sine qua non pour être publié, vous en conviendrez).
Étape n° 3 – Travailler pour rendre le rêve d’être publié possible
Là, les enfants, il va falloir être un peu tactique. Inutile de gaspiller cette énergie en écrivant un truc que vous seriez parfaitement capable d’écrire en temps normal. Non, là, on va aller décharger toute cette négativité sur un morceau un peu costaud.
Vous avez une scène un peu trash à travailler ? Un chapitre où vous devez avoir recours à la violence ? Un dialogue un peu corsé qui a besoin de mordant ? Bingo ! C’est maintenant qu’il faut vous y attaquer. Balancez tout. Expulsez-moi tout ça.
Au passage, si vous avez besoin d’un peu d’aide pour écrire un dialogue qui sonne comme un uppercut, voici ma technique ultime pour réussir des dialogues qui enverront vos lecteurs dans les cordes (vous avez remarqué la belle métaphore qui reprend l’image de la boxe ? Oui, bon d’accord, j’arrête de pavaner. Pff, z’êtes pas drôles).
Bon, si tout se passe bien, vous verrez qu’après avoir écrit votre chapitre (ou votre dialogue), vous ressentirez au moins 2 bénéfices :
- Vous aurez évacué cette énergie négative qui vous consumait de l’intérieur.
- Vous aurez construit quelque chose de fort pour votre livre. Un pas de plus qui vous rapprochera de votre rêve d’être publié.
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Étape n°4 – Épargnez votre sensibilité d’écrivain
En vérité, je vous le dis, cette technique est réellement puissante. Mettez-là en pratique à chaque fois que vous êtes victime du fameux « syndrome du pourquoi eux et pas moi ? ». Elle vous aidera à tous les coups !
Et, si je puis me permettre un dernier conseil : j’aimerais vous inviter à vous construire une bulle protectrice, qui vous permettra de mettre à distance les situations néfastes à votre travail d’écriture. Si vous sentez que lire une interview d’auteur publié ne vous fait pas de bien, alors n’en lisez plus. Si vous constatez qu’à chaque fois que vous consultez le feed Instagram d’un écrivain à succès, votre cœur s’émiette, eh bien désabonnez-vous de son compte ! Protégez-vous et restez concentré sur la seule chose importante : l’écriture de votre livre.
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Autant vous dire que je brûle d’envie de savoir si vous aussi vous ressentez ce sentiment coupable de jalouser ceux qui ont réussi à être publiés. N’ayez pas honte. Racontez-moi cela en commentaire. Au pire, on sera peut-être assez nombreux pour créer un groupe de soutien (anonyme, hein) 😉
6 commentaires
Paloma Cervantes
Personnellement quand je vois des gens qui ont leur livre publié je suis pleine de frustration et j’ai une aversion pour eux du plus profond de mon cœur, et j’ai des pensées de types « nan mais il s’est pris pour qui lui c’est bon c’est rien » et autres phrases débordantes de mauvaise foi, et en fait je suis juste jalouse parce qu’ils ont fait ce que je rêve de faire, et je viens de m’en rendre compte en lisant cet article…
Cécile
On a tous connu ça 🙂
L’essentiel maintenant, c’est d’en faire quelque chose, plutôt que d’y laisser de l’énergie…
Brasos BHD
J’en suis là aussi.
Sauf juste que, moi, j’ai déjà écrits des tas des romans, mais sans suite pour une quelconque publication.
Même quand j’opte pour l’autopublication, les choses se corsent…
Muriel Picard
Bonjour,
Merci pour cet article!
Moi je suis vraiment moitié/moitié. A la foi je suis super contente qu’ils réussissent, quand on a une idée du travail que c’est derrière c’est un soulagement de constater que c’est possible! ça redonne un peu la foi.
Mais d’un autre côté je suis un peu jalouse aussi en me disant effectivement « pourquoi ce n’est pas moi? »; « qu’est-ce que j’ai raté moi pour que ça ne fonctionne pas? » avec l’impression que des évidences m’échappent. Et tout de suite après je culpabilise d’être jalouse ET en plus de me tirer une balle dans le pied en laissant la part belle à mon manque de confiance en moi. Bref, la totale. Pour en ressortir ensuite de tout ça, je dois sortir une sacrée paire de rame.
Donc voilà, étrange contraste pour moi qui oscille entre espoir d’un possible accessible et le découragement de ne pas réussir à me montrer à la hauteur là où d’autres y arrivent.
Très frustrant ^^
Merci de parler de ce sentiment qu’on rencontre au moins une foi je pense dans ce type de projets. Je dois apprendre je pense à écouter un peu plus ma jalousie sans la juger, au lieu de verser directement dans la culpabilité, afin de trouver l’énergie dont vous parlez pour pouvoir enfin essayer d’en faire quelque chose de positif.
Terrifiant x)
nathalie
Quelle idée magnifique vraiment d’aborder ce thème dont personne ne parle et que tant ressentent. Oui, je l’avoue moi aussi je la ressens cette pointe (très pointue) de jalousie quand je vois les pages consacrées à une autrice (ou un auteur) dans un magazine. Et je me dis ce fameux : pourquoi pas moi ? avec aussi en boucle : mais enfin ce qu’elle (il ) écrit : ce n’est quand même pas terrible …
très bon conseil de se servir de cette énergie, je n’y avais pas pensé.
Bref merci une fois de plus chère Cécile. Vous apportez un rayon de soleil dans ce monde franchement dur de l’édition…
Nathalie
Cécile
Merci Nathalie !