3 exercices fabuleux pour commencer à écrire
Vous aimez écrire. C’est même plus que ça : vous aimeriez écrire un livre, un jour. Le hic, c’est que vous ne savez pas si votre créativité suivra. Vous vous posez devant votre page blanche. Le moment est venu de commencer à écrire. Et si possible un truc brillant qui vous confirmera que vous êtes fait pour devenir écrivain. Et là, rien ne vient, sauf les doutes. Trop de pression sur vos frêles épaules d’apprenti(e) auteur… Pas de panique ! Voici 3 exercices absolument fabuleux qui vous aideront à muscler votre créativité comme jamais, et qui imprimeront dans votre cerveau le réflexe d’écriture. Petit scoop : l’un de ces exercices est tellement puissant qu’il m’a servi de base de travail pour l’écriture de mon troisième roman. Rien que ça…
S’appuyer sur un incipit
Un incipit est la ou les premières lignes d’un livre ou d’un récit. Le mot incipit vient du latin « incipit liber », qui signifie « ici commence le livre » (on ne peut pas dire mieux).
Je ne sais pas pour vous, mais moi, je suis particulièrement sensible aux incipit. C’est tout de même assez dingue comment une seule phrase peut parfois vous plonger dans un univers tout entier. Certains incipit sont d’ailleurs passés à la postérité, tant ils étaient puissants.
L’exercice de l’incipit consiste à partir d’une phrase, qui serait le début de votre récit, et de lui écrire une suite.
C’est un exercice très amusant.
Pour aller plus loin : découvrez la Masterclass « Écrire son roman ».
Exemples d’incipit célèbres
Voici quelques incipit célèbres dont vous pouvez vous inspirer pour créer une histoire (mais bien sûr, vous êtes libre d’en choisir d’autres) :
« Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. » Albert Camus, L’Etranger.
« La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. » Aragon, Aurélien.
« Longtemps, je me suis couché de bonne heure. » Marcel Proust, Du côté de Chez Swann.
« Je ne suis qu’un pauvre orphelin mais jusqu’à huit ans j’ai cru avoir une mère. » Hector Malot, Sans Famille.
Ça vous tente ?
Si ça vous dit, je vous propose un petit jeu d’écriture : qu’écririez-vous après « Longtemps, je me suis couché tard. » ?
Allez-y, lâchez-vous ! Le but est simplement de s’amuser, pas de devenir le prochain Marcel Proust.
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Saisir un dialogue à la volée
J’ai longtemps pris le métro pour me déplacer. Et j’ai toujours adoré saisir des bouts de conversations au passage, entre deux stations. Des histoires dont je n’avais pas le début, et dont mon itinéraire me priverait de la fin. Pas grave.
Depuis, je ne prends plus le métro. Je marche. Mais j’ai conservé cette petite habitude de tendre l’oreille, comme un jeu avec moi-même.
Lorsque l’on écoute bien la rue, on y entend toutes sortes de choses. C’est une source d’inspiration intarissable pour un écrivain.
Mes conseils pour réussir cet exercice
Pour réussir cet exercice, il faut accepter de ne recueillir que des bribes de conversation. Et parfois même, mode des téléphones portables oblige, de n’avoir qu’une partie de la discussion.
Il vous faudra également accepter des registres de langues qui pourraient être éloignés du vôtre. Ça n’est pas grave. Considérez tout ce que vous récolterez comme de la matière première, qui vous pourrez ensuite travailler pour en faire ce que vous voulez.
Enfin, résistez à l’envie de noter l’intégralité d’une conversation. Forcez-vous à ne recueillir qu’une ou deux phrases. Ça sera à vous ensuite de faire le boulot 😉
Ça vous tente ?
Alors, je vous invite à jouer vous aussi. Sortez dans la rue, allez vous promener. Prenez le bus ou le métro. Emportez avec vous un petit carnet, et notez-y des phrases que vous aurez glanées à la volée.
De retour chez vous, choisissez-en une qui vous inspire particulièrement et inventez-lui une histoire, un contexte. Cette phrase pourra servir de début à votre récit ou simplement s’y intégrer, ou encore en être la fin. Une seule contrainte, vous devrez l’intégrer à un dialogue (petit ou long, c’est vous qui choisissez).
Pour vous aider, n’hésitez pas à potasser ma super méthode pour écrire des dialogues qui dépotent !
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Commencer à écrire d’après une photographie
Voilà un exercice que je vous recommande chaudement pour commencer à écrire. Tout simplement parce qu’il a été le déclencheur de l’écriture de mon roman Dites-moi des choses tendres. C’est d’ailleurs un secret que j’ai partagé avec les lecteurs venus me rencontrer chez Babelio, et qui les a littéralement bluffés.
On ne pourra pas me reprocher de ne pas avoir expérimenté ce que je dis sur mon blog 😉
Le principe de cet exercice est simple. Il suffit de trouver une photo qui vous inspire et d’imaginer ce qu’il s’y passe. Vous ne connaissez ni les lieux, ni les personnes. Vous ne savez pas ce qu’il s’est passé avant. Vous ignorez ce qu’il se passera ensuite. À vous d’imaginer.
Votre texte sera lui aussi une sorte de photographie. Il pourra comporter des descriptions, ou un dialogue. À vous de choisir.
Mes conseils pour aborder cet exercice
Mon conseil : choisissez une photographie où figurent des gens. Disons au moins un personnage potentiel. Ça sera plus facile que de partir d’un paysage. Mais si vous trouvez une photographie sans personnage qui vous inspire, ne vous bridez pas, évidement.
Mon deuxième conseil : posez-vous des questions. Beaucoup de questions. Qui sont ces gens ? Pourquoi se regardent-ils de cette façon ? Qu’est-ce qui se passe dans leur tête à ce moment ? Sont-ils heureux ? Pourquoi ? Semblent-ils en colère, indifférents, pensifs, etc. ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui a bien pu les mener à cette situation ? À quoi se préparent-ils ?
La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y aura aucune question bête. L’autre bonne nouvelle, c’est qu’il n’y aura pas non plus de réponse bête.
Ça vous tente ?
Ok, vous êtes joueurs, ça me plaît ! Alors que diriez-vous d’écrire un texte à partir de la photo ci-dessous ?
Vous êtes libre de choisir le genre littéraire (polar, romance, autofiction, etc.). Vous laissez venir les idées, et ensuite vous rédigerez un texte pas trop long (on va dire 1000 mots maximum). Celui-ci pourrait être un chapitre qui viendrait s’intégrer dans un livre. Ou une nouvelle qui fonctionnerait de façon autonome.
Pour cet exercice, vous aurez peut-être besoin de quelques conseils pour écrire une description.
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À vous de jouer !
Voilà, c’étaient mes 3 exercices préférés pour booster la créativité. Ils n’ont l’air de rien, mais ils m’ont énormément servi pour muscler mon écriture. Je ne vous garantis pas qu’en les faisant, vous accoucherez d’un best-seller (qui pourrait vous faire une telle promesse ?).
Ce que je sais, pour les avoir pratiqués, c’est qu’ils ancreront en vous une chose rare et difficile à acquérir lorsque l’on commence à écrire. Ils inscriront en vous le réflexe d’écriture. Ils diront à votre cerveau que lorsqu’une idée vient, il faut la laisser s’installer. Que lorsque vous sentez l’inspiration monter, il peut enclencher l’écriture. Il ne sait pas encore cela, votre cerveau. Mais il faut juste l’aider un peu…
Pour aller plus loin : découvrez la Masterclass « Écrire son roman ».
Et maintenant, vous vous en doutez, je vais vous dire que je suis très curieuse de savoir si mes 3 exercices fabuleux vous auront aidés à commencer à écrire. Si c’est le cas, vous savez ce qui serait vraiment super (oui, je sais qu’on ne dit plus « super » depuis très longtemps) ? C’est que vous veniez partager cela en commentaire, bien sûr !
12 commentaires
Pascale
Bonjour
J’ai adopté la méthode de lettres aléatoires. Cela consiste de télécharger un petit logiciel de lettres et de toucher l’écran une lettre apparaît. J’en prends 4 ou 5 et ensuite je cherche des mots ayant la première lettre identique avec la première lettre et ainsi de suite pour les autres. Et j’écris en incluant dans mon récit ces mots et en imaginant une histoire au fil de l’écriture. Je mets un chronomètre à 15 mn et j’écris sans m’arrêter. Je suis toujours étonnée de l’histoire qui a germé pendant ce laps de temps. Ensuite je me relis et souligne les idées qui peuvent m’intéresser. C’est dans la mele veine que ce que tu proposes. Je vais essayer ta méthode. Merci pour tes conseils. A bientôt
Arezki BEWDIA
Bonjour,
Ce qui me plaît en vous (je vous rassure tout de suite, ce n’est pas votre physique ! Mais il est vrai que je ne vous connais pas encore…), c’est votre générosité débordante et votre disponibilité sans réserve que vous n’hésitez pas à mettre au service de parfaits inconnus sans (presque) rien attendre d’eux en retour.
Le fameux incipit ayant été lâché, je continue non sans caresser secrètement l’espoir insensé de le voir devenir un modèle cité par des écrivains de votre trempe en guise d’exemple duquel il convient de s’inspirer.
Sinon, non seulement vos précieux conseils ne me laissent vraiment pas indifférent, mais je sens que l’une de vos méthodes va provoquer en moi le déclic tant attendu, tant j’ai l’impression de « tenir » là des tuyaux aussi solides qu’inespérés. S’il me fallait mettre deux mots dessus, ce serait : « simplicité et originalité ».
Merci du fond du coeur.
Comme le dit si bien celui que nous savons tous, « je ne peux pas mieux dire. »
Cécile
Eh bien, eh bien !
Ça, c’est de l’incipit 🙂
DENOLF Véronique
Merci beaucoup Cécile pour ces exercices et cette « méthode ».
Votre ton agréable, empathique et stimulant nous permet de nous lancer et de persévérer.
Je suis vraiment ravie d’avoir enfin trouvé quelqu’un comme vous pour commencer – modestement – un projet d’écriture.
Bien à vous.
Véronique
Cécile
Oh merci Véronique !
Bonne écriture à vous 🙂
Lucile
Wahou ! Ils sont « supers » vos conseils ! 😉
J’avais tellement besoin de ça…
Je commence souvent à écrire des histoires mais je n’arrive jamais à poursuivre après 2 chapitres car je prends souvent en idée mes expériences personnelles et je crois que vos exercices me seront bien plus utiles pour réussir à garder le cap jusqu’au bout.
J’ai hâte de commencer !
Merci beaucoup. 🙏
Cécile
Bonjour Lucile, et Merci pour ton commentaire !
Souvent la plus grosse erreur est de vouloir partir trop vite dans l’écriture, sans avoir bien posé les éléments fondamentaux de son roman.
La phase préparatoire nous donne l’impression de perdre du temps, alors qu’en réalité, si elle est bien menée (avec la bonne méthode), elle nous en fait gagner beaucoup par la suite. Bien creuser son idée, en détecter tout le potentiel et valider le fait que ça sera LA bonne idée de roman fait partie de ce travail.
Personnellement, je peux passer plusieurs mois à triturer une idée dans tous les sens avant de me lancer dans l’écriture. Mais quand j’y vais, je sais exactement où je vais.
Eve Tabony Barel
Vos conseils sont précieux ! Privé d’atelier d’écriture depuis le confinement notre groupe s’échange par mail son texte écrit à partir d’un thème lancé à tour de rôle par l’une d’entre nous . Nous avons déjà fait un premier recueil
avec environ un quarantaine de petits textes et nous continuons sur cette lancée tant nous nous sommes prises au jeu !
Merci pour votre bienveillance et votre désinteressement , pour les explications , les exemples concrets et les exercices . J’ai glâné quelques idées qui sont » vachement super » !!!
Cécile
Merci Eve !
C’est génial cet atelier d’écriture par mail 🙂
Marie
Bonjour,
Tout d’abord merci pour vos exercices, cela va beaucoup m’aider à avancer mon livre, qui avance doucement mais sûrement (30 pages). Je me permet de vous mettre ici un exercice de vous que j’ai réalisé (incipit), si vous voulez bien me donner votre avis cela me ferait vraiment plaisir !
Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. Je dormais. Oui Je dormais encore à 15h, l’heure ou c’est arrivée. Une gueule de bois, voilà mon excuse. Une soirée trop arrosée, une envie de me débarrasser de ses pensées noires, de ses besoins de plaire, de mon envie de me barrer. Finalement, c’est elle qui c’est barrée, avant même que je tente quoi que ce soit. Une minute, une simple minute pour que ses 46 ans s’envolent comme ça, sans bruit ou presque, sans cri ou presque, sans peine ou presque. Un autre gars bourrée sur la route. Il ne l’avait pas vu apparemment. Le mec bourré, ça aurait pu être moi. Mais ce n’était pas moi. Je suis juste couchés, dans mon lit. Elle doit aussi être couchée en ce moment, mais son thorax ne se soulève plus, et son matelas n’est plus le même. Je sens le mien se soulever, et se baisser au rythme de ma respiration. J’ai l’impression que c’est la première fois que je prend conscience de cet capacité. Respirer. En voilà un bien joli mot. Mais n’est ce qu’un mot ? N’est-ce pas la raison de notre présence ici ? Et n’est-ce pas la raison de l’absence de ma mère ? Finalement, n’est-ce pas une raison de tout une vie ? Je ne sais, peut être, peut être pas. Encore une question importante, encore des heures de réflexion qui ne mènent à rien, car, qui peut bien avoir cet réponse ? Personne.
J’y suis vraiment allée au feeling, je n’ai pas beaucoup reppris le texte. Si une autre personne passe par là, j’accepte tous les avis ! Merci d’avance !
Cécile
Bravo Marie ! Je trouve cela très prometteur 🙂
Avec une petite reprise-correction du texte, ça fait déjà un très bon début !
Nezuko kamado
Je trouve ceci fabuleux