Publier un livre de poche

Publier un livre de poche, qu’est-ce que cela implique ?

Dans une carrière d’écrivain, il y a plusieurs étapes charnières. On pense naturellement à la signature du contrat d’édition ou à la première séance de dédicace. Mais sachez que le passage en livre de poche en est une également. Et non des moindres. Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce qu’elle dit des choses sur le succès d’un livre, et qu’elle en détermine d’autres quant à la carrière de l’auteur. Passer en livre de poche, comment ça se passe ? Quelles conséquences cela implique ? Pourquoi c’est plutôt une bonne nouvelle ? Et pourquoi certains auteurs n’y auront pas droit ? Je vous dis tout !

 

Le format livre de poche, qu’est-ce que c’est ?

Lorsqu’un livre est publié par une maison d’édition (que ce soit une grande maison d’édition ou un petit éditeur indépendant), il sort en grand format.

Le grand format a plusieurs particularités :

  • Comme son nom l’indique, il est plus grand que le format livre de poche.
  • Il est également plus cher (2 à 3 fois plus que le poche).
  • Il a un public particulier (souvent fidèles à une maison d’édition, ou à une collection, ou encore à un auteur).

Le format poche est donc la version « miniature » du grand format.

Plus petit et moins onéreux, il va permettre au livre de vivre une seconde vie, auprès d’un autre public. Les éditeurs le considèrent comme un amplificateur de vente.

 

Pour aller plus loin : suivez la Masterclass « Se faire publier par une maison d’édition« .

 

Quels sont les critères pour passer en format poche ?

Pour espérer passer en format livre de poche, il n’y a finalement qu’un seul critère : le grand format doit s’être bien vendu.

Concrètement, si vous n’avez pas écoulé le tirage initial de votre livre, il y a peu de chance que vous vous retrouviez parmi les heureux élus du format poche.

Les éditeurs de livres de poche ne travaillent pas les livres de la même façon que les éditeurs classiques. Ils ne sont pas là pour jouer les mécènes et donner sa chance à un jeune auteur inconnu, au risque de ne pas rentrer dans leurs frais.

Au contraire, leur objectif est plutôt de miser sur des succès de librairie et de les rendre accessibles au plus grand nombre. Pour ce faire, les éditeurs de livres de poche mettent en place une veille sur les chiffres de vente, qui leur sert de référence pour toute prise de décision.

 

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Qui sont les éditeurs de livres de poche ?

On est d’accord qu’au rayon des maisons d’édition traditionnelles, quelques références nous viennent naturellement en tête : Gallimard, Grasset, Albin Michel, Plon, Lattès, Le Seuil, etc.

Eh bien, même si on y prête moins attention, il en va de même pour les éditeurs de livres de poche.

Ils s’appellent Livre de poche, Folio, Pocket, Babel, Points, etc.

Ils remplissent la plupart des bibliothèques à tel point qu’on ne leur prête plus vraiment attention. Et pourtant, on les range toujours ensemble, les uns à côté des autres pour que ça soit plus harmonieux.

Certaines maisons d’édition travaillent historiquement avec leur éditeur poche. D’autres ont créé leur propre réseau. Si bien que l’on n’est pas étonné de voir un livre publié aux éditions Gallimard se transformer en un petit livre de poche chez Folio. Ou encore de voir les romans publiés en grand format par les éditions Actes Sud passer en format mini chez Babel.

 

Couvertures de livres de poche

 

À quel moment un roman passe en livre de poche ?

Concernant le timing du passage au livre de poche, il y a deux possibilités :

  • Soit l’auteur a déjà un autre livre inscrit au planning éditorial. Dans ce cas, l’éditeur va s’arranger pour que le format poche de son précédent roman coïncide avec la sortie du prochain roman en grand format. L’objectif est ainsi de booster les ventes de l’un grâce à l’autre.
  • Soit l’auteur n’a pas de livre à paraître prochainement. Dans ce cas, le passage en poche se fera dans un délai de 12 à 18 mois après la sortie du livre. Histoire de lui laisser le temps de vivre sa petite vie en librairie et sur les réseaux sociaux.

Généralement, les écrivains ne voient pas d’un très bon œil une sortie au format livre de poche trop rapide. Car, le livre de poche étant moins onéreux que le grand format, cela a un impact non-négligeable sur leurs droits d’auteur.

Ce qui nous amène au point suivant…

 

Combien ça rapporte de passer en livre de poche ?

Bon, on va être honnête, les droits d’auteur perçus sur un livre de poche ne seront pas très importants. Inférieurs à ceux qu’un écrivain va toucher sur son livre en grand format.

Cela s’explique par le fait que le livre est vendu moins cher. Et par le fait que les pourcentages sur le format poche sont rarement très avantageux.

Donc, clairement, l’intérêt du format poche pour les auteurs ne sera financier.

En termes de cession de droits, sauf si vous aviez conservé vos droits accessoires, c’est votre maison d’édition initiale qui va se charger de l’opération. Cela sera donc transparent pour vous et n’occasionnera pas de signature d’un nouveau contrat d’édition.

 

Pour aller plus loin : suivez la Masterclass « Se faire publier par une maison d’édition« .

 

Quels sont les avantages à passer au format poche ?

Format livre de pocheOn peut donc assez naturellement se demander s’il y a un intérêt à voir son roman passer en livre de poche.

Et évidemment il y en a un. Sinon, on ne serait pas aussi fier(e) de recevoir cette nouvelle.

Le passage au format poche représente une consécration. Cela veut dire que votre livre a bien « fonctionné » (traduction : il s’est bien vendu en librairie), et que l’on estime qu’un autre public l’attend.

Et ce public est souvent bien plus nombreux que celui qui a les moyens de s’offrir des livres neufs en grand format. L’heureuse conséquence pour vous auteur(e), c’est que vous allez être découvert(e) par d’autres lecteurs.

 

Pour aller plus loin : suivez la Masterclass « Se faire publier par une maison d’édition« .

 

Comment se travaille un livre de poche ?

Et sinon, concrètement, que va-t-on vous demander lorsqu’il s’agira de transformer votre livre « grand format » en sa version miniature ?

Eh bien concrètement, rassurez-vous, on ne va pas vous demander grand-chose, à part quelques vérifications d’usage.

  • Le texte ne sera pas modifié (ou alors juste pour retirer quelques coquilles non-corrigées).
  • Votre biographie d’auteur pourra être changée (surtout si vous avez publié d’autres livres).
  • La quatrième de couverture pourra être améliorée, si nécessaire.
  • L’image de couverture pourra être conservée, ou non (mais c’est votre éditeur qui fera ce choix).
  • Des extraits de chroniques ou verbatim élogieux pourront être ajoutés.

Et bien entendu, la nouvelle maquette vous sera envoyée pour vérification (soyez vigilent(e) sur les sauts de pages, césures et retours à la ligne malheureux).

Ici encore, vous devrez signer le sacro-saint BAT pour impression, qui permettra à votre livre de vivre sa seconde vie entre les mains de ses nouveaux lecteurs.

 

L’erreur à éviter pour être édité en livre de poche

Je vais vous partager ici un retour d’expérience qui me semble précieux. Surtout si vous êtes dans la phase de recherche d’une maison d’édition.

Il m’est arrivé de croiser des auteurs (ou autrices) édités dans des petites maisons d’édition indépendantes. Leur livre avait plutôt bien fonctionné. Il s’était vendu à 800 ou 1000 exemplaires, ce qui est un chiffre très honorable pour un premier roman publié par un petit éditeur indépendant.

Ces auteurs se disaient (à raison) qu’il y avait donc un public pour leur roman, et auraient aimé le voir passer en format poche pour toucher encore plus de lecteurs.

Hélas, leur maison d’édition n’était pas calibrée pour cela. Trop petite. Pas de lien avec les éditeurs poche, qui ne travaillent généralement qu’avec les grands groupes d’éditeurs ou les maisons d’édition bien installées.

Résultat : le livre ne passera jamais au format livre de poche. À leur plus grand désarroi.

Pourquoi je vous dis cela ?

Eh bien tout simplement parce que si le critère « livre de poche » est un critère important pour vous, il faudra l’intégrer à votre sélection des maisons d’édition que vous allez démarcher pour votre roman.

 

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Et vous ? Ça vous fait rêver de voir votre livre au rayon poche un jour ? Dites-moi tout en commentaire (et rappelez-vous qu’on a le droit de rêver grand).

Pour ma part, j’ai la chance de vivre l’expérience du poche pour mon roman Dites-moi des choses tendres. Et j’avoue que ça fait ma fierté 😉

 

Pour aller plus loin : suivez la Masterclass « Se faire publier par une maison d’édition« .

 

 

4 commentaires

  • Tony Leblanc

    Bonjour Cécile,

    Merci pour cet article, je viens d’apprendre que le format n’est donc pas un choix de l’auteur comme je le pensais jusqu’à présent.

    J’ai parcouru plusieurs de vos articles sur la rédaction d’un roman, c’est très utile !
    Je suis en phase d’écriture d’un roman Fantasy, actuellement en cours de bêta lecture.
    Personnellement je n’ai jamais appliqué de méthode particulière, j’ai seulement fait « comme je le sentais », mais c’est intéressant de voir comment on peut faire autrement.

    Votre parcours est intéressant car j’ai un peu le même profil : 31 ans, père de famille d’enfants en bas âge, engagé dans le quotidien du foyer, salarié, donc très compliqué de dégager du temps pour écrire !
    On peut aussi vite culpabiliser à s’isoler pour écrire au lieu de passer du temps en famille ou en couple quand les enfants sont au lit.

    Je n’ai pas encore lu vos livres mais j’y viendrai peut-être un jour !

    Bonne continuation et du plaisir et de la réussite dans vos projets littéraires.

  • DORIZON Kysia

    Bonjour Cécile,
    Je viens de lire votre article sur les publications en livre de poche et aurais une question: mon premier roman a été publié par une petite maison d’édition, honnête et honorable et le contrat stipule une cession des droits accessoires, y compris en poche. Cet éditeur ne propose pas de publication sous cette forme et je viens d’être contactée par une autre ME, intéressée par mon premier roman pour le publier en poche. Il a été vendu à plus de 500 exemplaires et est en vente depuis mars 2023. Du coup, je ne sais pas si je dois contacter mon premier éditeur, au risque de le « froisser ». Quels sont mes droits, si je souhaite être publiée en poche par une autre ME? Merci d’avance de votre éclairage
    Bien à vous

    • Cécile

      Bonjour Kysia,
      Je vous conseille de vous rapprocher d’un juriste (auprès de la SGDL par exemple). Celui-ci pourra vous conseiller au mieux, à la lecture de votre contrat et selon l’étendue des droits que vous avez cédés à votre éditeur actuel.

  • Sarah

    Bonjour,
    Merci pour cet article très intéressant.
    Les éditeurs reliés aux éditeurs poche étant principalement basés en France, est-il possible pour un auteur suisse qui espère un jour voir son livre republié en poche, d’approcher ces maisons d’édition? La distance est-elle un problème? Ou est-ce envisageable de travailler avec un éditeur sans jamais l’avoir rencontré physiquement?

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