Publier un Livre sans Fautes | 9 Erreurs à Bannir

Après des dizaines d’heures et de nuits blanches passées à écrire, vous venez de terminer ce livre dont vous avez tant rêvé. Comblé et peut-être un brin nostalgique, vous brûlez d’envie de le publier et de trouver enfin vos premiers lecteurs. Toutefois, écrire le dernier mot de son ouvrage ne signifie pas pour autant que celui-ci est bel et bien terminé. En réalité, un tout autre travail s’annonce moins passionnant mais tout aussi important : la relecture et la correction. C’est une étape indispensable, car éditer un livre avec des fautes démontre une certaine négligence et peut dévaloriser complètement votre travail. Si vous optez pour l’auto-édition, un rappel des règles grammaticales vous permettra de vous corriger efficacement afin de parvenir à publier un livre sans fautes. Et même si vous vous destinez à l’édition classique, où les textes sont passés au crible par un correcteur professionnel, ces rappels vous seront fort utiles. Pourquoi ? Tout simplement, car un manuscrit sans fautes franchira beaucoup plus facilement la sélection des comités de lecture : les éditeurs seront rassurés sur sa qualité et beaucoup plus enclins à le publier.

Comment accorder le participe passé ? Quels temps verbaux utiliser ? Comment repérer les homophones et éviter les glissements de sens ? Pour répondre à toutes ces questions et offrir un livre le plus séduisant possible à votre futur public ou aux maisons d’édition, découvrez 9 erreurs à bannir de vos écrits !

 

1. Accord du participe passé : comprendre la conjugaison des temps composés

Règle grammaticale jugée comme « la plus artificielle » de notre langue par le Bescherelle, l’accord du participe passé est la bête noire des Français. Quand faut-il se référer au COD ? Comment accorder le participe passé suivi d’un infinitif ? Pour vous aider à repérer rapidement les fautes d’accord au moment de la relecture de votre ouvrage, retenez ces 4 exemples :

 

« Les toiles que les hommes ont acheté » ou « les toiles que les hommes ont achetées » ?

Employé avec l’auxiliaire avoir, le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le COD uniquement si celui-ci est placé avant le verbe. Pour trouver le complément d’objet direct, il suffit de se poser la question « qui ? » ou « quoi ? ». Dans notre cas, qu’est-ce que les hommes ont acheté ? Des toiles. Ce mot est placé avant l’auxiliaire, donc il y a accord. Si le COD est placé après le verbe, le participe passé sera invariable : « les hommes ont acheté des toiles ».

 

« Les huit heures de sommeil qu’il a dormies » ou « les huit heures de sommeil qu’il a dormi » ?

Dans cette phrase, « les huit heures de sommeil » semble être un COD. Placé avant le verbe, il devrait entraîner l’accord du participe passé. Eh bien non. Pourquoi ? Car ici, nous répondons non pas à la question « quoi » mais « combien » : il a dormi combien d’heures ? Huit. Précisément, le pronom « qu’ » remplit le rôle de complément de mesure (combien de temps ?) et non de complément direct. Tous les participes passés construits avec un complément indiquant une durée, un prix ou une mesure restent invariables. Apprenez à bien les distinguer pour présenter un texte irréprochable et parvenir à publier un livre sans fautes. Exemple : les trente mille euros que ce projet de rénovation a coûté (ce projet a coûté combien ? Trente mille euros) ; les deux années qu’il a vécu en France (il a vécu combien de temps en France ? Deux années).

 

« Cette femme que j’ai regardé passer » ou « cette femme que j’ai regardée passer » ?

Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir et suivi d’un infinitif s’accorde uniquement si le COD, placé avant le verbe, fait l’action exprimée par l’infinitif. Compliqué ? Pas tant que ça. Dans notre exemple, qui est passé ? Il s’agit bien de cette femme, il y a donc accord : « cette femme que j’ai regardée passer ». Mais si le sujet ne fait pas l’action indiquée par le verbe à l’infinitif, le participe passé reste invariable. Exemple : les chaussures que Carole a voulu vendre. Les chaussures peuvent-elles se vendre seules ? Non, plutôt elles sont vendues. Il n’y a donc pas d’accord.

 

comment accorder le participe passe pour publier un livre sans fautes

 

« Elle s’est fait renvoyer » ou « elle s’est faite renvoyer » ?

Et lorsqu’il s’agit du verbe « faire » suivi d’un infinitif ? Dans ce cas, son participe passé est toujours invariable. Alors, n’écrivez pas : « elle s’est faite faire une robe sur mesure » mais « elle s’est fait faire une robe sur mesure » ou encore « elle s’est faite remarquer par le jury » mais plutôt « elle s’est fait remarquer par le jury ». Sans cette double construction « participe passé de faire + infinitif », le verbe suit les règles d’accord habituelles : « les erreurs qu’elles ont faites ».

 

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2.     Erreur de conjugaison : distinguer les temps verbaux

Les fautes de conjugaison et les erreurs de concordance des temps nuisent à la cohérence générale d’un livre et peuvent créer une ambiguïté de sens. Lorsque vous vous relirez, accordez une grande importance à la conjugaison des verbes employés. Pour proposer un livre sans fautes et facile à lire, bannissez les erreurs suivantes :

 

« Range ta chambre ! » ou « ranges ta chambre ! » ?

Utilisé pour exprimer un ordre ou une recommandation, l’impératif peut donner de la force aux échanges verbaux entre vos personnages. Il se caractérise par l’absence du pronom personnel désignant le sujet (tu, nous et vous). Si vous utilisez ce mode dans les dialogues de votre roman, n’ajoutez pas de « s » à la deuxième personne du singulier aux verbes du 1er groupe ainsi qu’aux verbes « ouvrir, offrir, souffrir, cueillir, aller et savoir ». Exemple : « regarde devant toi », « ouvre la porte », « va dehors », « cueille des fleurs ». Mais si ces mots sont immédiatement suivis de « y » ou de « en », ajoutez le « s » pour faciliter la prononciation : « vas-y », « manges-en », « cueilles-en ».

 

« Vous dites » ou « vous dîtes » ?

Erreur fréquente à l’écrit, un accent circonflexe est souvent ajouté au « i » de dire au présent de l’indicatif et à l’impératif. Or, « dites », ne prend jamais d’accent lorsqu’il est conjugué à ces deux temps. Exemple : « vous dites la vérité » (présent de l’indicatif) et « dites la vérité ! » (présent de l’impératif). « Vous dîtes » (avec l’accent) existe bel et bien, mais dans ce cas, il s’agit du passé simple.

 

« Après qu’il a » ou « après qu’il ait » ?

La formule « après que + subjonctif » remplace trop souvent la construction, pourtant correcte, « après que + indicatif ». On peut ainsi lire des erreurs telles que : « après qu’ils soient arrivés », « après qu’il ait mangé », « après qu’il soit parti », etc. Or, en plus d’une faute de conjugaison, cette formulation représente un non-sens. En effet, « après que » introduit une action réelle qui a ou aura lieu, ce qui suppose l’emploi de l’indicatif. Au contraire de « avant que » où l’action n’est pas encore réalisée, mais seulement envisagée. Cette conjonction est donc toujours suivie du subjonctif, mode utilisé pour exprimer une possibilité, un souhait. Ainsi, on dira « avant qu’il soit parti » mais « après qu’il est parti » ou encore « après qu’il a mangé ». C’est pourquoi portez une attention particulière à la concordance des temps durant la relecture de votre ouvrage pour atteindre votre objectif : publier un livre sans fautes !

 

eviter les fautes de conjugaison et les erreurs de concordance des temps

 

« J’aimerai mon épouse toute ma vie » ou « j’aimerais mon épouse toute ma vie » ?

Cette petite erreur de conjugaison peut modifier complètement le sens de vos phrases. Sans « s », le verbe, conjugué au futur, exprime une action qui aura lieu dans l’avenir. Dans notre exemple, cela signifie « quoi qu’il arrive, je suis certain que j’aimerai mon épouse toute ma vie ». En revanche, avec un « s », c’est du conditionnel qu’il s’agit. Il exprime une éventualité « il est possible que j’aime mon épouse, mais je ne suis pas très sûr que cela se produira réellement… ». Comment le différencier du futur ? Pour cela, définissez le temps qui convient à cet instant de la narration. Exemple : « (demain) je sortirai (= futur) », « (si je pouvais) je sortirais (= conditionnel) ».

 

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3.     Accord des sujets collectifs : préciser les règles de grammaire

Source d’hésitations à l’oral, le pluriel des noms collectifs (désignant un groupe de personnes ou d’objets) est bien souvent un véritable casse-tête à l’écrit. Faut-il accorder le verbe au singulier, au pluriel ou avec le groupe ? Explications.

 

« La plupart est » ou « la plupart sont » ?

Avec « la plupart », le verbe s’accorde en genre et en nombre avec son complément. On écrit ainsi « la plupart des élèves ont participé à une session de formation » : l’auxiliaire avoir est conjugué au pluriel puisqu’il se rapporte à un sujet lui-même au pluriel (les élèves). De même, on note « la plupart du temps est consacré à l’écriture ». Le complément est singulier (le temps) donc le verbe prend la marque du singulier. Et lorsque la locution « la plupart » n’a pas de complément, l’accord se fera toujours au masculin pluriel. On écrira alors « la plupart travaillent » et non « la plupart travaille ».

 

« Plus d’une personne est attendue » ou « plus d’une personne sont attendues » ?

Avec « plus d’un », le verbe se met toujours au singulier : « plus d’un étudiant a commis cette erreur ». Toutefois, deux exceptions existent : si « plus d’un » est répété ou que le verbe exprime une réciprocité, il se conjuguera au pluriel. Exemple : « plus d’un homme, plus d’une femme ont passé des nuits blanches », « plus d’un employé se sont salués en ce jour de fête ».

 

accord des sujets collectifs pour soumettre un livre un livre sans fautes

 

« Moins de deux jours suffisent » ou « moins de deux jours suffit » ?

Avec « moins de deux », c’est l’inverse : le verbe passe au pluriel. On écrit donc « moins de deux jours se sont écoulés » mais « plus d’un jour s’est écoulé ». Rappelez-vous bien de cette règle lorsque vous vous relirez pour bannir les dernières fautes de votre ouvrage.

 

 

4.     Pluriel des adjectifs et noms de couleur : comprendre les règles d’accord

Savez-vous comment accorder les adjectifs de couleur ? Entre ceux qui s’accordent seuls, mais restent invariables lorsqu’ils sont combinés et ceux qui proviennent de noms employés comme adjectif, on peut vite s’y perdre même en écrivant beaucoup. Pour trouver la bonne orthographe et publier un livre de grande qualité, que répondrez-vous à ces questions ?

 

« Des casques bleu » ou « des casques bleus » ?

Les adjectifs de couleur constitués d’un seul mot s’accordent en genre et en nombre avec le nom qu’ils qualifient. Exemple : des robes jaunes, des chemises bleues, des chats noirs. Mais qu’en est-il des adjectifs provenant d’un nom commun ou d’une langue étrangère ?

 

« Des yeux marrons » ou « des yeux marron » ?

Qu’il s’agisse d’un adjectif d’origine étrangère (auburn) ou de noms propres utilisés comme adjectifs de couleur (marron, orange, olive, émeraude, caramel, chocolat, etc.), ils seront toujours invariables. On ne les accordera donc pas, quel que soit le nom qu’ils qualifient. Exemple : des jupes orange, des yeux noisette, des cheveux auburn, etc. Toutefois, l’exception n’est jamais loin et c’est précisément le cas ici puisque rose, écarlate, fauve, incarnat, mauve, pourpre, et vermeil s’accordent malgré tout. Exemple : des joues écarlates, des ballerines roses, des rideaux mauves.

 

« Des jupes rouges foncées » ou « des jupes rouge foncé » ?

Quelle est la règle d’accord lorsque deux mots sont employés ensemble pour qualifier une seule couleur ? L’invariabilité, et ce, aussi bien pour un adjectif suivi d’un nom utilisé comme adjectif de couleur (des costumes vert olive, des assiettes bleu ciel) que pour un adjectif suivi par un autre adjectif qui précise la nuance (des robes jaune foncé, des boucles rouge clair). Et si ces mots sont tous les deux des adjectifs de couleur, il faut ajouter un trait d’union. Exemples : des pommes orange-rouge, des chemises bleu-vert.

 

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« Des voitures rouges et bleues » ou « des voitures rouge et bleu » ?

Les deux orthographes sont possibles, tout dépend du sens de la phrase. Voulez-vous dire que certaines voitures sont totalement bleues et d’autres totalement rouges ? Dans ce cas, écrivez « des voitures rouges et bleues ». En revanche, si toutes les voitures contiennent du bleu et du rouge, notez « des voitures rouge et bleu ».

 

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5.     Pluriel des nombres : savoir quand mettre un « s » à vingt et cent

Attendre « cent sept ans » pour faire les « quatre cents coups ». En voilà une drôle d’idée accompagnée, qui plus est, par une règle d’accord différente du mot « cent ». Quand faut-il ajouter le « s » pour être correct et quand faut-il s’abstenir ? Revenons sur le bon usage de cette lettre pour vous aider à corriger efficacement votre ouvrage et réussir à publier un livre sans fautes.

« Deux cents personnes » ou « deux cent personnes » ?

Tous les chiffres sont invariables à l’exception de « vingt » et « cent » qui prennent un « s » lorsqu’ils sont multipliés par un autre nombre. Une règle logique, car comme l’explique Bernard Fripiat « seuls trois chiffres peuvent être multipliés : vingt, cent et mille qui lui est invariable quoi qu’il arrive. On dit en effet quatre-vingts, mais on ne dit pas quatre-dix, on dit quarante ». Ainsi, on écrira : quatre-vingts livres (4 × 20), trois cents billets (3 × 100), six cents bouquins (6 × 100). Attention cependant à noter « cent vingt » et non « cent vingts », car ici, il ne s’agit pas d’une multiplication.

 

« Deux cents cinquante personnes » ou « deux cent cinquante personnes » ?

Si « vingt » et « cent » sont multipliés ET suivis par d’autres nombres, ils deviennent invariables. On les écrira alors au singulier. Exemple : quatre-vingt-dix magazines, trois cent mille euros, deux cent trente verres. Toutefois, la marque du pluriel subsiste devant « millier », « million » et « milliard » qui ne sont pas considérés comme des chiffres, mais des noms (à l’inverse de mille qui lui est bien un chiffre). On écrit donc « quatre-vingts millions » mais « quatre-vingt mille ».

 

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« La page quatre cents » ou « la page quatre cent » ?

Employés avec une valeur ordinale (qui marque l’ordre, exprime le rang), « vingt » et « cent » restent invariables. Exemple : les années quatre-vingt, la page quatre cent, le paragraphe trois cent, la place quatre-vingt.

 

 

6.     Homophones : préciser le sens pour publier un livre sans fautes

Leur orthographe est quasi identique, ils se prononcent de la même façon, mais leur sens est complètement différent. Les homophones peuvent se glisser dans vos écrits et générer de nombreuses fautes de français. Pour ne plus commettre ces erreurs dans vos travaux littéraires et écrire un manuscrit sans fautes, retenez ces exemples :

« Censé » ou « sensé » ?

Presque toujours suivi d’un infinitif, « censé » peut se substituer à « supposé » tandis que « sensé » signifie « qui a du bon sens ». Exemple : « j’étais censé le savoir », « une personne sensée ». Pour les différencier, retenez que « sensé » s’écrit avec un « s », car il est dérivé du mot « sens ».

 

« Voir » ou « voire » ?

« Voir » est un verbe, alors que « voire » est un adverbe qui sert à joindre deux mots ou groupes de mots. Vous pouvez remplacer le mot par « et aussi », « et même » ? Écrivez alors « voire » avec un « e » qui permet de renforcer une idée. Sinon, c’est du verbe « voir » qu’il s’agit. Exemple : « il faut deux semaines, voire trois pour terminer l’écriture de ce livre », « il ira le voir demain ».

 

bannir les homophones de ses ecrits litteraires

 

« Davantage » ou « d’avantage » ?

« Davantage » en un seul mot est un adverbe qui signifie « plus de » : il ne prend jamais de « s ». Exemple : « en apprendre davantage sur la situation ». On écrit « d’avantage » avec une apostrophe lorsqu’il est question de bénéfice ou de l’avantage de quelque chose. Dans ce cas, il s’agit d’un nom qui s’accorde au pluriel (« d’avantages » = qui présente plusieurs avantages) : « bénéficier d’avantages fiscaux ».

 

 

7.     Mauvais usage : reconnaître les mots ou expressions mal employés

« Naguère, les dinosaures peuplaient la Terre ». Voilà un glissement de sens qui peut totalement modifier le sens d’une phrase. Eh oui, bien que naguère renvoie à un passé indéterminé, il ne se réfère pas pour autant à une époque lointaine (à l’inverse de jadis). Plutôt, il se rapporte à un passé très récent puisqu’il se traduit au sens propre par « il n’y a pas beaucoup de temps ». Ainsi, écrire des phrases avec des mots qui ne sont pas les bons peut vous faire perdre beaucoup de crédit. Pour éviter les contresens dans votre ouvrage et ne plus confondre un mot avec un autre, retenez ces 6 expressions :

« À l’attention de » ou « à l’intention de » ?

En tête d’un courrier ou d’un mail, la mention « à l’attention de » s’emploie pour en préciser le destinataire. On porte un message à son attention. Cette expression peut être remplacée par « à l’adresse de ». « À l’intention de » va plus loin et ne peut être utilisée dans l’en-tête d’un courrier. Cette locution suppose, en effet, un effort réalisé en l’honneur d’une personne pour que cela lui soit agréable ou profitable. Pour ne plus commettre cette erreur et réussir à publier un livre sans fautes, vous pouvez remplacer « à l’intention de » par « à l’honneur de ». Exemple : « j’ai réalisé ce dessin à l’intention de mon père », « j’ai acheté une bague à l’intention de ma fiancée », « j’adresse ce courrier à l’attention du Département ».

« S’avérer vrai » ou « se révéler vrai » ?

Le sens premier du verbe s’avérer est « se révéler vrai ». Précisément, le radical de ce verbe provient du latin verus qui signifie vrai. Ainsi, n’écrivez pas « ce qu’il dit s’est avéré vrai » puisque « s’avérer » signifie déjà que c’est vrai. Dites simplement « ce qu’il dit s’est avéré ». De même, on ne peut pas dire qu’une nouvelle s’est avérée fausse puisque cela reviendrait à commettre un contresens. Gardez-vous-en et préférez le verbe « révéler ». Exemple : « ces prévisions se sont révélées fausses ».

 

reconnaître les expressions mal employées pour publier un livre sans fautes

 

« À l’instar de » ou « contrairement à » ?

La locution « à l’instar de » est souvent mal employée et, dans ce cas, gare aux confusions de sens. Eh oui, cette formule ne signifie pas « à l’opposé de » ou « contrairement à », mais bien « à l’exemple de », « de la même manière que ». Ainsi, n’écrivez pas « à l’instar des charognards, les lions se nourrissent de viande fraîche » mais plutôt « contrairement aux charognards (qui se repaissent de carcasses), les lions se nourrissent de viande fraîche ». Vous avez un doute sur le bon usage d’une expression ou bien vous hésitez sur l’orthographe d’un mot ? Dans ce cas, rendez-vous sur projet-voltaire.fr, service en ligne de formation à l’orthographe, qui vous aidera à maîtriser les subtilités de la langue de Molière pour réussir à rédiger sans fautes !

 

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8.     Tout, tous, toute ou toutes : utiliser le bon homophone

« Tout » peut être adverbe (tout content), déterminant (tout mon travail), adjectif qualificatif (tout le jour), pronom (tout refaire) ou encore nom. En fonction de sa nature grammaticale, il s’écrira de façon différente, ce qui n’est pas sans poser problème lorsque l’on souhaite publier un livre sans fautes ! Alors, pour utiliser le bon homophone dans vos écrits, retenez les règles suivantes :

 

« Tous les enfants » ou « tout les enfants » ?

Lorsque « tous » s’emploie comme déterminant (i.e. placé directement devant un nom : à toute heure) ou prédéterminant (i.e. placé devant un autre déterminant comme « le, la, les, un, une, etc. » : tous les enfants), il s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il accompagne. Il peut alors s’écrire de quatre manières différentes : tout, tous, toute ou toutes. Exemple : tout le livre (« livre » est masculin singulier, on écrit donc « tout » avec un « t »), tous les élèves (« élèves » est masculin pluriel, on écrit ainsi « tous » avec un « s »), toute cette verdure, toutes les informations, etc.

 

« Tout énervée » ou « toute énervée » ?

« Tout » est adverbe lorsqu’il précède un adjectif, un participe passé ou un autre adverbe. Il modifie ainsi le sens du mot qu’il accompagne en signifiant « complètement, entièrement, très ». Dans ce cas, il demeure toujours invariable : « ils sont tout puissants », « elles sont tout énervées ». Ici, « tout » peut être remplacé par « très », il s’agit donc bien d’un adverbe, « tout » reste invariable. Mais encore une fois, l’exception n’est jamais loin…

 

« Tout haletante » ou « toute haletante » ?

Justement, la voici : lorsque « tout », employé comme adverbe, modifie un adjectif féminin commençant par une consonne ou un « h » aspiré, il s’accorde en genre et en nombre. Pourquoi ? Uniquement pour des raisons euphoniques, afin de faciliter la prononciation et la rendre agréable. On ajoute donc un « e » à « tout », autrement dit, on force l’accord de cet adverbe, pour entendre le son [t]. Exemple : elle est toute belle (consonne), elle est toute honteuse (h aspiré qui bloque la liaison).

 

Mais alors, comment reconnaître un adjectif commençant par un « h » aspiré ? Utilisez le mot correspondant et regardez si devant celui-ci, il est possible de mettre l’article « le » ou « la » en entier. Pour « honteuse », le nom correspondant est « honte », et on écrit bien « la honte » et non « l’honte ». Le « h » est donc aspiré, car il ne supporte ni liaison ni élision, il est considéré comme une consonne, il faut accorder « tout ». On écrit ainsi « elle semblait toute honteuse », « elle était toute haletante ». Mais lorsque le « h » est muet, i.e. qu’on peut remplacer la voyelle des articles « le » ou « la » par une apostrophe, « tout » reste invariable car la liaison suffit à faire entendre le son [t] final. Exemple : elle se sent tout humiliée (on dit bien l’humiliation et pas la humiliation), elle était tout heureuse (on dit l’heureux élu et non le heureux élu).

Vous avez un doute sur la nature du « h » ? Consultez un dictionnaire en ligne, comme le larousse.fr et regardez si le mot est précédé d’un astérisque : si oui, c’est qu’il s’agit d’un « h » aspiré.

Procédez de cette façon pour éviter les fautes dans votre livre et parvenir à soumettre un ouvrage de grande qualité à l’orthographe soignée.

 

h aspiré

h muet

 

« elles sont tout intriguées » ou « elles sont toutes intriguées » ?

« Intriguée » est un adjectif féminin commençant par une voyelle, « tout » ne s’accorde donc pas, il faut noter « elles sont tout intriguées ». Pourtant, écrire « elles sont toutes intriguées » est parfaitement correct. Comment l’expliquer ? Par la classe grammaticale de « tout ». Eh oui, comme précisé au départ, ce mot peut revêtir plusieurs natures et en fonction de celles-ci les règles d’accord seront différentes. Pour bien comprendre, notez la différence de sens des phrases précédentes. Dans la première, « tout » est un adverbe d’intensité et signifie « ces femmes sont complètement intriguées », il reste donc invariable. En revanche, dans la seconde phrase, « tout » n’est plus adverbe, mais pronom « toutes ces femmes, chacune d’elles sont intriguées », on l’accorde donc en genre et en nombre.

accord de tout adverbe d’intensite pour ne plus faire de fautes

 

9.     Pléonasmes : éviter les redondances pour renforcer une expression

« C’est ce que je demande, s’écria-t-elle, en se levant debout » écrivait Stendhal dans Le Rouge et le Noir. Voici l’un des plus célèbres pléonasmes de la littérature française, car Mme de Rênal pouvait-elle se lever autrement que débout ? Jugées maladroites et inutiles, les formules pléonastiques n’apportent rien à vos écrits si ce n’est lourdeur et répétition. Pour parvenir à publier un livre sans fautes ou bien soumettre un manuscrit irréprochable aux éditeurs, adoptez un style clair et simple en évitant les redondances suivantes :

 

  • « Incessamment sous peu »: ajouter « sous peu » après « incessamment » renforce l’idée de temps… mais n’apporte aucune précision concrète ! Écrivez plutôt « il doit arriver incessamment » ou bien « il doit arriver sous peu » mais gardez-vous d’accoler ces deux adverbes.
  • « Collaborer ensemble »: le préfixe « co » invite déjà à être ensemble. Contentez-vous donc de noter « ils collaborent sur ce projet ».
  • « Un hasard imprévu » : un hasard, peut-il être prévu ? Préférer écrire « un évènement imprévu » ou « un hasard fortuit ».
  • « Prévoir à l’avance »: « prévoir » signifie anticiper donc forcément à l’avance.
  • « Deux alternatives »: n’écrivez pas « deux alternatives s’offrent à moi », car en réalité vous vous retrouvez avec quatre possibilités ! Eh oui, une alternative se définit déjà comme le choix entre deux solutions. Notez plutôt « deux éventualités », « deux options ».
  • « Etc… »: n’ajoutez pas les trois points de suspension à « etc. » puisque cette locution adverbiale précise déjà que l’énumération est incomplète. Écrivez plutôt « les bananes, les oranges, les pommes, etc. » ou « les bananes, les oranges, les pommes… ».

Et n’oublions pas les célèbres formules « monter en haut », « nager dans l’eau », « geler de froid », ou encore « voir de ses yeux » !

 

pleonasmes a bannir pour publier un livre sans fautes

 

Ce qu’il faut retenir pour publier un livre sans fautes

Les fautes à éviter dans un livreQue ce soit pour l’auto-édition ou l’édition traditionnelle, corriger son manuscrit est essentiel pour proposer un ouvrage de grande qualité. Concrètement, une écriture soignée vous permettra :

  • de passer le fameux barrage du comité de lecture si vous choisissez l’édition classique. Les plus grandes maisons d’édition, qui reçoivent en moyenne 5 000 livres par an, font en effet leur première sélection sur la forme. Les manuscrits avec de nombreuses erreurs sont automatiquement écartés. L’objectif des éditeurs est de publier un bon livre, mais aussi de publier un livre sans fautes, objectif pour lequel ils font d’ailleurs appel à des correcteurs professionnels. Or, si ces derniers peuvent alléger leur budget correction, en recevant un ouvrage à l’orthographe et à la grammaire irréprochables, ils en seront d’autant plus heureux !
  • de séduire vos futurs lecteurs en leur offrant un texte de qualité, captivant et agréable à lire, si vous êtes un auteur indépendant. Nombreux commentaires en témoignent : les fautes à répétition, les erreurs de concordance des temps, les incohérences de langage gênent la lecture et les empêchent de se plonger dans l’histoire. C’est pourquoi retenez les précédentes règles grammaticales pour permettre à votre public d’apprécier votre œuvre à sa juste valeur. Ces rappels sont d’autant plus importants pour réussir la publication de votre livre puisque, si vous décidez de vous auto-éditer, vous ne profiterez pas des services d’un correcteur professionnel (enfin, pas gratuitement…).

 

Et pour ceux qui se destinent à l’édition traditionnelle, reste une dernière étape et non des moindres : trouver un éditeur et réussir à être publié. Vous souhaitez mettre toutes les chances de votre côté pour parvenir à rendre public votre œuvre ? Venez découvrir la check list à suivre afin de ne rien oublier lors de l’envoi de votre manuscrit et espérer propulser son livre en tête des ventes !

 

Pour aller plus loin : suivez la Masterclass « Écrire son roman« .

 

Cet article a été rédigé par Sonya Zeha.

 

 

 

6 commentaires

  • Patricia

    Merci pour cette excellente révision de grammaire. Même si j’appliquais correctement un bon nombre de règles, j’en avais totalement oublié (es ? ) certaines… (s’accorde avec « en » ou ne s’accorde pas car « certaines » est après le verbe ?)
    Merci d’avance,
    Patricia

  • mike

    Bonjour:)

    Super article, j’ai appris pleins de choses. Bravo à l’auteure.

    Toutefois je n’ai pas saisi la nuance entre  » des casques bleus » et « des yeux marron » ? Pourquoi l’un s’accorde et l’autre non, dans les deux cas la couleur est un adjectif non ?

    Merci 🙂

    • Cécile

      Bonjour Mike,
      Pas simple en effet…
      « Marron » ne s’accorde pas car il s’agit d’un adjectif de couleur formé à partir d’un nom. Il est donc invariable parce que c’est un nom utilisé comme adjectif.

  • Marcel

    Bonsoir,

    Un tout grand merci d’avoir publié cet indispensable rafraîchissement ! Ainsi que vous le rappellez, il est essentiel de présenter un manuscrit sans erreur et il suffit de si peu pour se pièger !

    Belle soirée à vous,

    Marcel

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