5 Astuces de scénaristes pour structurer une histoire
Votre objectif de la semaine est simple : établir le plan de votre roman. Structurer une histoire, ça ne doit pas être bien compliqué. Une semaine et c’est plié vous dit une petite voix intérieure hyper-optimiste. Allez, disons deux semaines si d’aventure la chronologie de votre histoire vous donnait un peu de fil à retordre (tempère une autre petite voix intérieure, plus prudente). Vous partez bille en tête : la scène d’exposition, le climax, le dénouement … voilà, ça c’est posé. L’intrigue principale est fluide. C’est cool. Arrivent les intrigues secondaires. Et là, ça commence à flotter un peu. Les personnages secondaires décident de se multiplier, voire même de vivre leur propre vie. Aïe, ça commence à mal tourner. Au moment d’ajouter un cinquantième rebondissement à votre récit, le plan de votre livre prend des allures de mindmap incontrôlable.
Et si on allait prendre conseil auprès de spécialistes de la création d’histoire ? Juste histoire de voir comment ils s’en sortent pour structurer une histoire. Allez, voici 5 astuces de scénaristes pour vous aider à poser la structure de votre roman.
1. Commencer par la fin de l’histoire
Un truc tout simple, totalement contre-intuitif, mais redoutable : commencer par valider la fin de son histoire.
Car c’est bien souvent la fin qui révèle le sens d’une histoire.
C’est bien gentil, me direz-vous… Mais comment on fait, une fois qu’on a la fin ?
Eh bien, deux solutions :
– remonter vers le début, en se posant toujours la question suivante : « Qu’est-ce qui me conduit à cette fin ? ».
– Tracer de grandes étapes qui pourraient amener à cette fin.
Je ne dis pas que c’est une technique infaillible. Mais j’avoue que lorsqu’on tient une scène de dénouement très forte, ça peut aider à amener l’intrigue jusqu’à celle-ci.
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2. Isoler les intrigues secondaires
Parfois une intrigue secondaire décide de vivre sa propre vie. À tel point que l’on finit par se demander si l’on n’a pas écrit un roman dans le roman. S’ensuivent tout un tas de stratagèmes pour la rattacher à l’intrigue principale.
Ça arrive généralement lorsque l’on n’a justement pas réussi à suffisamment structurer une histoire. Et que l’écriture se laisse embarquer dans des directions qui n’étaient pas prévues.
Mais cela peut également se produire lorsque l’on a un petit coup de cœur pour une idée et qu’on essaie de la faire entrer au chausse-pied dans la structure de notre roman.
Parfois, on ne s’aperçoit de cela qu’une fois le premier jet terminé, lors de la phase de relecture du manuscrit. Et il arrive même que l’on ne s’en aperçoive pas du tout et que ce soit notre bêta-lecteur (ou pire, notre lecteur) qui nous en fasse la remarque.
J’ai lu un scénariste qui disait que quand un roman a une structure solide, on peut raconter son intrigue principale sans recourir aux intrigues secondaires. En revanche, on ne devrait pas pouvoir raconter une intrigue secondaire sans s’appuyer sur l’intrigue principale.
3. Faire évoluer les personnages
Que votre héros change en bien ou en mal, ce n’est pas l’important : ce qui compte, c’est qu’il change. Le lecteur doit pouvoir constater une évolution du personnage principal entre la première page et l’épilogue de votre livre.
Sinon, à quoi bon.
Sachant que le plus grand changement dans la vie d’une personne est la mort. Gloups…
Oui, ce conseil est un peu bateau, mais il n’est pas mauvais pour autant.
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4. Appliquer l’effet de miroir inverse
Cette astuce nous vient de Hitchcock. Tout de même…
Prenez un personnage masculin (avec ses challenges, objectifs, etc.). Faites-en un personnage féminin et vous obtiendrez quelque chose d’encore plus intéressant, avec des problématiques féminines qui viendront s’ajouter à des problématiques habituellement masculines. Et vice versa.
Cette méthode peut également s’appliquer à certaines scènes. Prenez une scène plate et peu originale. Faites faire l’inverse à votre personnage, et peut-être aurez-vous une bonne surprise.
5. Adopter le point de vue de ses personnages
Racontez-vous l’histoire du point de vue de chaque personnage.
Cela vous permettra de mieux définir son rôle, d’une part. Cela vous aidera également à valider que celui que vous avez choisi comme personnage principal est bien la bonne personne.
Parce que, oui, parfois le personnage que l’on pressentait pour devenir le héros de notre histoire n’est finalement pas le meilleur personnage pour vivre celle-ci. Si, en vous racontant votre roman du point de vue d’un personnage secondaire, vous trouvez qu’elle devient plus vivante, qu’elle soulève plus de questions intéressantes, qu’elle prend en épaisseur ou en originalité… alors, vous devriez peut-être revoir les choses à la lumière de cette découverte.
Oui, cela impliquera sans doute de structurer votre récit de façon totalement différente, mais vous voulez raconter votre histoire de la meilleure façon qui soit, non ?
Pour aller plus loin : mes programmes d’écriture
Pourquoi structurer une histoire peut prendre du temps ?
On croit souvent à tort qu’après avoir rassemblé ses idées, la structure de son livre va apparaître de façon fluide et presque magique.
Et au moment de passer à l’action et de créer son plan, c’est souvent la catastrophe.
On doute. Les idées s’emmêlent. On essaie de créer des chapitres, mais ça ne donner rien (normal, c’est trop tôt pour cela).
Du coup, on tisse une chronologie, mais elle n’arrive plus à suivre dès que l’on essaie d’y intégrer les intrigues secondaires. On se dit qu’on a vu trop grand. Qu’il faut enlever des choses. Ou au contraire, on s’aperçoit qu’il y a des trous béants dans notre récit, alors qu’on commence à sécher, côté idées.
Si bien que l’on finit par se décourager. Laisser les choses de côté. On tente de se donner un peu de temps pour y revenir plus tard, en espérant être débloqué. Mais on laisse passer les semaines pour s’apercevoir qu’on n’arrive plus à retrouver le fil. Et même pire : que l’on trouve ça nul… La galère totale.
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Et si structurer une histoire était une question de méthode ?
Oui, cela prend du temps de bien structurer un roman. Surtout si l’on n’a pas la bonne méthode…
Moi, j’ai mis quelques temps à trouver la mienne.
Mais j’espère que ces 5 astuces vous auront aidés à débloquer quelques points. Et peut-être même donné quelques idées supplémentaires pour enrichir votre histoire.
Et sinon, il aura au moins eu le mérite de vous montrer que même les scénaristes, se retrouvent parfois dans des situations épineuses au moment de construire la structure de leurs films.
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